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mis en état de leur donner, touchant les insulaires de cet archipel.

» Il faut comprendre sous la dénomination générale d’îles des Amis non-seulement le groupe de Hapaï que j’ai visité, mais aussi toutes les terres découvertes au nord à peu près sous le même méridien, et d’autres qu’aucun navigateur européen n’avait reconnues. Chacune d’elles dépend, à quelques égards, de Tongatabou, qui, sans avoir la plus grande étendue, est la capitale et le siége du gouvernement.

» Selon les informations que je reçus à Tongatabou, cet archipel est fort vaste. Les naturels m’indiquèrent les noms de plus de cent cinquante îles, en faisant usage de feuilles d’arbres pour les compter. Quinze, nous dit-on, sont hautes ou montueuses ; un assez grand nombre sont très-petites. On me parla beaucoup de Vavaou, d’Hamoa et de Fidji, comme plus grandes que Tongatabou.

» Les naturels de Fidji inspirent beaucoup d’effroi ; car la dextérité avec laquelle ils manient l’arc et la fronde les rend redoutables ; et comme ils mangent, à l’exemple des Zélandais, les guerriers qu’ils tuent dans les batailles, cet usage abominable ajoute encore à la frayeur de leurs voisins. Les habitans de Tongatabou, qui les accusaient d’être cannibales, ne les ont point calomniés ; car plusieurs insulaires de Fidji que nous avons interrogés convinrent du fait.