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qu’elle appartenait à autre homme, et parce qu’elle se trouvait d’un rang supérieur à celui de son amant. Nous reconnûmes ainsi que les insulaires des îles des Amis punissent sévèrement les infidélités. Le châtiment de la femme fut moins rigoureux : on nous assura qu’elle recevrait seulement de légers coups de bâton.

» Le 14, je plantai un ananas, et je semai des graines de melon et d’autres végétaux dans la plantation du chef. J’avais lieu de croire que ces soins ne seraient pas infructueux, car on me servit à dîner un plat de turneps provenant des graines que j’avais semées lors de mon second voyage. »

Nous supprimons des détails sur les présens qu’on fit au capitaine Cook, sur la manière amicale dont il fut accueilli par les habitans, et sur les vols qu’ils se permirent : nous en avons dit assez en parlant des autres îles des Amis. Il appareilla le 17, et il quitta les îles des Amis et leurs habitans, après une relâche d’environ trois mois, pendant lesquels il vécut dans l’amitié la plus cordiale avec les insulaires. Leur extrême disposition au vol, trop souvent encouragée par la négligence des équipages, produisit, il est vrai, des querelles passagères ; mais ces querelles n’eurent jamais de suites funestes.

« Je m’occupai constamment, dit-il, du soin de prévenir une brouillerie générale, et je crois que peu d’hommes sur les deux vaisseaux partirent sans regret. Le temps que je passai dans