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temple du milieu des vagues ; mais ici la terre s’élève insensiblement, et elle présente un point de vue étendu, où des bocages sont dispersés avec un désordre charmant à des distances irrégulières ; des prairies couvrent l’intervalle de l’un à l’autre. Près de la côte, l’île est entièrement ombragée de différens arbres, entre lesquels se trouvent les habitations des insulaires ; il y avait à droite de notre mouillage un bocage de cocotiers si vaste, que nous n’en avions jamais vu d’aussi grand.

» Le 13, dans l’après-midi, nous allâmes sur la partie la plus élevée de l’île, d’où nous l’aperçûmes tout entière, excepté une partie de la pointe méridionale. La côte sud-est, dont les hautes collines sur lesquelles nous étions ne sont pas éloignées, s’élève immédiatement du bord de la mer d’une manière très-inégale, en sorte que les plaines et les prairies, qui ont quelquefois une grande étendue, occupent toute la partie du nord-ouest ; et comme elles sont couvertes de touffes d’arbres entremêlées de plantations, chaque point de vue présente un beau paysage. Tandis que je regardais ce pays charmant, je songeai avec un plaisir extrême que les navigateurs verraient peut-être un jour du même point ces prairies couvertes de quadrupèdes utiles apportée par des vaisseaux anglais ; que la postérité nous tiendrait compte de l’exécution d’un projet si noble, et que ce bienfait suffirait seul pour attester aux