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sait point du tout, nous menèrent vers l’intérieur de l’île, où je trouvai de très-bonne eau dans une ouverture profonde : avec du temps et de la peine, nous aurions amené cette eau sur le rivage, au moyen de quelques conduits composés de feuilles et de tiges de bananier ; mais plutôt que d’entreprendre ce travail ennuyeux je me contentai du supplément que les vaisseaux avaient embarqué à Tongatabou.

» Avant de retourner à bord, j’indiquai aux naturels un endroit où nous achèterions des cochons et des ignames. Ils nous vendirent beaucoup d’ignames, mais peu de cochons. Je déposai sur cette île un bélier et deux brebis du cap de Bonne-Espérance, et j’en donnai le soin à Taoufa, qui parut s’enorgueillir de cette commission. Je fus bien aise que Marionaghi, à qui j’en avais fait présent, les eût dédaignés : Eouah n’ayant pas encore de chiens, les moutons s’y multiplieront plus aisément qu’à Tongatabou.

» Quand nous mouillâmes devant cette île, elle nous offrait un aspect très-différent de celles que nous avions rencontrées jusqu’alors ; elle présentait un très-beau paysage : Kao pouvant être considéré comme un immense rocher, nous n’en n’avions point vu d’aussi haute depuis notre départ de la Nouvelle-Zélande : de son sommet, qui est presque aplati, elle s’abaisse doucement vers la mer. Comme les îles de ce groupe sont basses, on n’y découvre que des arbres lorsqu’on les con-