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» J’ai oublié de dire qu’O-maï assista aux cérémonies du second jour ; mais nous ne nous trouvâmes pas ensemble, et même je ne sus qu’il y était que lorsque la fête fut terminée. Il m’apprit ensuite que le roi, s’étant aperçu de mon évasion, envoya plusieurs émissaires l’un après l’autre, auxquels il recommanda de me ramener : vraisemblablement ces messagers ne furent pas admis à l’endroit où j’étais, car je n’en vis aucun. Paoulaho, instruit que j’avais enfin découvert mes épaules comme les acteurs de la cérémonie, permit à O-maï d’y assister également, sous la condition de prendre le costume usité en cette occasion. On exigeait d’O-maï qu’il se conformât à un usage de sa patrie, et il consentit volontiers à ce qu’on désirait ; on lui donna un habit convenable, et il arriva vêtu de la même manière que les naturels. Il est probable qu’on nous avait d’abord exclus parce qu’on s’attendait à un refus de notre part sur ces préliminaires.

» Au moment où je me rendis à Moua pour examiner le natché, j’y fis conduire les chevaux, le taureau, la vache et les chèvres que je me proposais de laisser dans l’île, je crus qu’ils seraient plus en sûreté sous les yeux des chefs que dans un lieu qui devait être désert durant notre absence. Outre les quadrupèdes dont je viens de parler, j’enrichis Moua d’un verrat et de trois jeunes truies de race anglaise. Les naturels, prévoyant que ces individus amélioreraient beaucoup les cochons, qui ne