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ne voulûmes pas tuer un gros cochon que le roi nous avait donné pour ce repas. Le roi soupa avec nous ; il but une très-grande quantité d’eau-de-vie et de vin, et il alla se coucher à demi ivre. Nous passâmes la nuit dans la même maison que lui et quelques personnes de sa suite.

» Les insulaires s’éveillèrent à une ou deux heures du matin ; ils causèrent environ une heure, et ils dormirent de nouveau. Excepté Paoulaho, ils se levèrent, à la pointe du jour, et je ne sais où ils allèrent. Bientôt après, une des femmes qui accompagnaient ordinairement le prince entra et demanda où il était. Je le lui montrai : elle s’assit sur-le-champ près de lui, et elle se mit à le macer, ainsi que M. Anderson avait vu macer Fettafaihé ; elle lui frappait doucement sur les cuisses avec ses poings fermés. Cette opération, destinée à prolonger le sommeil du roi, eut un effet contraire ; mais, quoi qu’il ne dormît pas, il resta couché.

» Nous allâmes, O-maï et moi, faire une visite au jeune prince, qui nous avait quittés dès le grand matin ; car il ne logeait pas avec le roi, et il occupait une maison particulière à quelque distance de celle de son père. Nous Je trouvâmes environné de petits garçons ou de jeunes gens de son âge assis devant lui. Une vieille femme et un homme d’un âge avancé, qui semblaient prendre soin de lui, étaient assis par-derrière. Nous vîmes d’autres hommes et d’autres femmes occupés du service de sa cour.