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une prière, pendant laquelle il alla à plusieurs reprises briser un des bâtons apportés par ceux qui étaient venus en procession. Lorsqu’il eut fini, la troupe assise devant le hangar se sépara pour former une baie, à travers laquelle le prince et sa suite passèrent, et l’assemblée se dispersa.

» Quelques-uns d’entre nous, satisfaits de ce qu’ils avaient déjà vu, retournèrent aux vaisseaux ; mais comme je ne voulais perdre aucune occasion de m’instruire des institutions politiques et religieuses de ce peuple, je demeurai à Moua avec deux ou trois de mes officiers, afin d’être témoin de la fête qui ne devait se terminer que le lendemain. Les petits morceaux de bois et les perches apportés sur la pelouse par ceux qui étaient venus en procession, se trouvant abandonnés, j’allai les examiner quand il n’y eut plus de foule. Je ne trouvai que des morceaux de bois attachés au milieu des perches, ainsi que je l’ai déjà dit. Cependant les naturels placés près de nous nous avaient répété plusieurs fois que c’étaient de jeunes ignames, et quelques-uns de nos messieurs ne voulaient pas en croire leurs yeux. Puisque ce n’étaient pas des ignames, il est clair que les naturels ne purent nous les donner que pour les emblèmes de ces racines, et que nous les comprîmes mal.

» On servit notre souper à sept heures ; il fut composé de poisson et d’ignames. Il ne tenait qu’à nous de manger du porc ; mais nous