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nonça un long discours sur un ton sérieux. Il se retira ensuite ; les autres s’avancèrent vers le centre de la pelouse, et élevèrent un petit hangar. Quand ils eurent achevé cet ouvrage, ils s’accroupirent un moment, se relevèrent et allèrent se placer parmi le reste de la troupe. Bientôt après, le fils de Paoulaho entra précédé de quatre ou cinq insulaires : il s’assit avec son cortége derrière le hangar, un peu de côté. Alors douze ou quatorze femmes du premier rang parurent, marchant lentement deux à deux ; elles portaient une pièce étroite d’étoffe blanche de six à neufs pieds de longueur, étendue dans l’intervalle qui séparait les deux personnes de chaque couple. Elles s’approchèrent du prince, s’accroupirent devant lui, et, après avoir mis autour de son corps quelques-unes des pièces d’étoffe qu’elles apportaient, elles se relevèrent : ensuite elles se retirèrent dans le même ordre, et s’assirent à une certaine distance sur sa gauche. Paoulaho parut bientôt, précédé de quatre hommes qui marchaient deux à deux, et qui s’assirent à environ vingt pas de lui et à la gauche de son fils. Le jeune prince quitta alors sa première place, et alla s’asseoir avec son escorte sous le hangar ; un nombre considérable d’autres insulaires s’assirent sur l’herbe devant le pavillon royal. Le prince avait le visage tourné vers le peuple, et le dos tourné au moraï. Trois compagnies de dix ou douze hommes chacune sortirent l’une après l’autre du milieu du