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de celui-ci. Comme je pouvais les observer de la plantation du roi, je m’y rendis, à la grande satisfaction de ceux qui m’accompagnaient.

» Dès que je fus entré, j’y racontai ce que j’avais vu à ceux de nos messieurs qui s’y trouvaient, et nous nous plaçâmes de manière à bien examiner la suite de la cérémonie. Le nombre des naturels qui occupaient le fiatouka continua pendant quelque temps à augmenter ; ils quittèrent enfin leurs siéges, et ils se mirent en marche ; ils marchaient deux à deux l’un après l’autre. Les deux naturels qui formaient un couple portaient entre eux, sur leurs épaules, un des bâtons dont j’ai parlé : on nous dit que les petits morceaux de bois attachés au milieu étaient des ignames. Il est vraisemblable que les naturels emploient des morceaux de bois pour emblèmes de ces racines. Le second homme de chaque couple plaçait communément une de ses mains sous le milieu du bâton, comme si cet appui eût été nécessaire pour l’empêcher de rompre sous le poids ; ils affectaient aussi de marcher courbés, comme s’ils eussent été accablés par la pesanteur du fardeau. Nous comptâmes cent huit couples : les hommes qui les composaient étaient tous, ou la plupart, d’un rang distingué. Ils vinrent très-près de la haie derrière laquelle nous nous trouvions, et nous les vîmes fort à notre aise.

» Lorsqu’ils eurent tous défilés devant nous, nous retournâmes à la maison de Paoulaho.