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et nous retournâmes auprès de Paoulaho, qui nous dit de nous promener dans les environs, parce qu’il y aurait un entr’acte de quelque durée. Nous nous éloignâmes peu, et notre promenade ne fut pas longue, de crainte de perdre une partie de la cérémonie. Lorsque nous rejoignîmes le roi, il m’engagea à ordonner aux matelots de ne pas sortir du canot ; il ajouta que chaque chose serait bientôt tabou ; que, si l’on rencontrait dans la campagne quelques-uns de mes gens ou des siens, on les renverserait à coups de massue, et même qu’ils seraient mutia, c’est-à-dire tués. Il m’avertit aussi que nous ne pouvions pas nous trouver parmi les acteurs de la cérémonie ; mais qu’on nous mènerait dans un lieu d’où nous verrions tout ce qui se passerait. Notre vêtement fournit à Paoulaho un premier prétexte pour nous exclure ; il dit que, si nous voulions assister à la cérémonie, il faudrait avoir la partie supérieure du corps découverte jusqu’à la poitrine, ôter nos chapeaux et délier nos cheveux. O-maï répondit qu’il se conformerait aux usages du pays, et il commença à se déshabiller ; le prince imagina ensuite d’autres prétextes, et O-maï fut exclu aussi bien que nous.

» Cette défense ne me convenait pas trop, et je m’éloignai pour quelques momens, afin de découvrir ce que voulaient faire les insulaires. J’aperçus peu de monde dans la campagne, excepté les hommes vêtus pour la cérémonie ; quelques-uns d’entre eux portaient des