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avec un détachement armé, trouva les membres épars des dix hommes qui avaient débarqué la veille : plein de ressentiment et de fureur, il tira plusieurs volées sur les naturels, qui étaient encore rassemblés sur le lieu de la scène, et qui vraisemblablement achevaient de manger les cadavres des vaincus. Il était naturel de supposer que les coups de fusil avaient porté, et que quelques-uns des assassins ou des Cannibales avaient été tués au milieu de leur détestable repas. Nous interrogeâmes sur ce point Kahoura, et d’autres qui s’étaient trouvés au combat et au festin ; il parut que notre supposition était mal fondée, et que les coups tirés par M. Burney n’avaient tué ni blessé personne.

» La plupart des naturels que nous avions rencontrés depuis notre arrivée à la Nouvelle-Zélande savaient bien, comme je l’ai déjà dit, que je n’ignorais pas la manière barbare dont ils avaient traité les dix hommes du capitaine Furneaux, et ils comptaient sûrement que je tuerais Kahoura ; non-seulement ils semblaient le désirer, mais ils témoignèrent beaucoup de surprise en voyant ma modération à cet égard. Il en était instruit ainsi que moi, et je fus très-étonné à mon tour qu’il osât se mettre si souvent en mon pouvoir. Lorsqu’il vint nous voir, tandis que les vaisseaux mouillaient dans l’anse, il put se fier au nombre de ses amis qui l’accompagnaient, et se croire en sûreté ; mais il nous fit ses deux dernières visites dans des cir-