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nuages, n’est point brumeuse, et il pleut fréquemment. Les vents passent quelquefois au nord-est, au nord-nord-est, ou même au nord-nord-ouest ; mais ils ne sont jamais d’une longue durée, et ils ne soufflent pas avec force de ces points, quoiqu’ils soient en général accompagnés d’une grosse pluie et d’une chaleur étouffante. On a déjà dit que les végétaux se succèdent avec une rapidité singulière : je ne suis pas sûr toutefois que les variations de l’atmosphère qui produisent cet effet soient assez frappantes pour être remarquées des naturels, ou que les diverses saisons déterminent un changement dans leur régime. Je suis même tenté de croire le contraire, car le feuillage des productions végétales n’éprouve point d’altération sensible aux diverses époques de l’année ; chaque feuille qui tombe est remplacée par une autre, et on jouit d’un printemps universel et continu.

» Un rocher de corail sert de base à l’île, si nous pouvons en juger d’après les endroits que nous avons examinés sur le rivage et dans l’intérieur. Nous n’aperçûmes pas le moindre vestige d’aucune autre pierre, si j’en excepte les petits cailloux bleus répandus autour des fiatoukas, et une pierre noire, polie et pesante, qui approche de la pierre lydique, et dont les naturels font leurs haches. Il est vraisemblable que ces dernières ont été apportées des terres des environs ; car nous achetâmes de l’un des insulaires un morceau de pierre de