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fusil ; nous désirâmes de le voir, et on nous mena dans une maison où nous trouvâmes un homme qui en effet avait reçu un coup de fusil à l’épaule : la blessure ne me parut pas dangereuse. La plaie nous prouva clairement que c’était l’insulaire sur qui l’une des sentinelles avait tiré trois jours auparavant, malgré l’ordre positif de ne charger les fusils qu’avec du petit plomb. Nous indiquâmes à ses amis de quelle manière ils devaient panser la blessure, où l’on n’avait rien appliqué ; et ils parurent charmés d’apprendre qu’après un certain temps le malade se porterait bien : mais quand nous les quittâmes, il nous dirent de lui envoyer des ignames et d’autres choses : leur ton nous fit croire qu’ils regardaient comme un devoir de notre part de nourrir le malade jusqu’à ce qu’il fût guéri.

» Pour nom rendre aux vaisseaux, nous traversâmes la baie le soir, sur une pirogue que Fettafaihé nous procura en usant de sa prérogative ; il appela la première qui passa près de nous. Il prit aussi un gros cochon ; un domestique de chez lui apporta un paquet d’étoffes dont il voulait nous faire présent, mais la pirogue était si petite que nous ne voulûmes pas y embarquer le cochon ni l’étoffe ; et le prince donna des ordres pour qu’on nous les amenât le lendemain. »

« J’avais prolongé mon séjour sur cette île, dit Cook, à cause de l’éclipse qui devait avoir lieu bientôt. Mais le 2 juillet, en examinant le