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véritable nom de ce chef ; celui de Pédro lui avait été donné par quelques-uns de nos gens durant mon second voyage, et je l’avais ignoré jusqu’alors. Il était connu de ses compatriotes sous l’une et l’autre de ces dénominations.

» Nous essuyâmes le 20, dans la matinée, un second coup de vent du nord-ouest : il ne fut pas aussi long que le premier ; mais les rafales qui venaient des montagnes étant beaucoup plus fortes, nous fûmes obligés d’amener les vergues et les mâts de hune ; et malgré cette précaution, nous eûmes bien de la peine à affronter la tempête. Ces bourrasques sont ici très-communes, et quelquefois très-violentes et très-incommodes. Les montagnes voisines, toujours surchargées de vapeurs dans ces momens-là, augmentent l’impétuosité du vent et changent sa direction de telle manière, que deux rafales ne viennent jamais de suite du même point du compas, et que, plus on est près de la côte, plus on en ressent les effets.

» Le 21, nous reçûmes la visite d’une tribu ou famille, composée d’environ trente personnes qui venaient du haut du port. Je ne les avais jamais vues. Le chef s’appelait Tomatonghinouranoc : il était âgé d’environ quarante-cinq ans ; sa physionomie annonçait la franchise et la gaieté. En général, les hommes, les femmes et les enfans avaient de beaux traits ; je n’avais pas rencontré une aussi belle famille à la Nouvelle-Zélande.

» À cette époque, plus des deux tiers des