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tâmes l’espace d’environ une lieue, et nous débarquâmes au milieu d’un nombre considérable d’insulaires qui nous reçurent avec des acclamations de joie. Ils se séparèrent sur-le-champ afin de laisser passer Paoulaho, qui nous mena dans un terrain enclos, où il ôta la pièce d’étoffe qui lui servait de vêtement, pour en mettre une neuve, pliée proprement, que portait un jeune homme de sa suite. Une vieille femme l’aida à s’habiller, et couvrit d’une natte son habit. Nous jugeâmes que c’était pour qu’il ne le salît pas quand il s’assiérait. Je lui demandai alors où était Mariouaghi, et je fus bien étonné d’apprendre qu’il était parti pour se rendre au vaisseau un moment avant notre arrivée. Paoulaho nous engagea à le suivre à une malaï, c’est-à-dire à une maison où se tiennent des assemblées publiques : cette maison était située environ un demi-mille plus loin. Arrivés à une grande prairie, située au-devant, il s’assit au bord du chemin, et il nous dit d’aller seuls jusqu’à la maison ; c’est ce que nous fîmes, et nous nous assîmes à l’entrée ; la foule qui nous suivait nous environna alors et s’assit comme nous. O-maï, qui nous servait d’interprète, demanda de nouveau si nous verrions Mariouaghi ; on ne nous répondit rien de satisfaisant. J’imaginai qu’on nous cachait à dessein le vieux chef, et nous retournâmes à nos canots, très-piqués d’avoir fait une course inutile. J’appris en arrivant à bord que Mariouaghi n’y était point venu. Il paraît qu’il y