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m’offrit la troisième ; mais ayant vu préparer la boisson, je ne me souciai pas de la goûter ; elle passa à O-maï. Le reste fut envoyé à différens insulaires, d’après les ordres de celui qui dirigeait la préparation. Le frère du roi reçut une de ces coupes, qu’il emporta avec sa part de cochon et d’ignames. D’autres quittèrent également le cercle et emportèrent leurs portions : on nous dit qu’ils ne pouvaient ni boire ni manger en présence du roi ; cependant des hommes et des femmes d’un rang bien inférieur mangèrent ou burent sous ses yeux. La plupart se retirèrent bientôt, et ils emportèrent ce qu’ils n’avaient pas consommé.

» Je remarquai que les naturels qui avaient eu part à la collation ne formaient pas la quatrième partie de rassemblée : ceux qui reçurent des ignames ou un morceau de cochon me parurent être de la maison du roi. Les domestiques qui distribuèrent la viande et le kava les présentaient toujours assis, même à Paoulaho. Quoique ce fût notre premier débarquement, quoiqu’il y eût une multitude d’hommes et de femmes que nous n’avions pas encore vus, aucun d’eux ne fut incommode, et rien ne troubla le bon ordre.

» J’allai chercher une aiguade avant de retourner à bord ; on me conduisit à des étangs, ou plutôt à des mares, qui renfermaient, disait-on, de l’eau douce. L’une de ces mares m’offrit en effet une eau assez bonne, mais elle se trouvait un peu avant dans l’intérieur