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leur donner aussi des marques d’amitié de son côté.

« Peu de temps après que nous eûmes mouillé, dit Cook, je descendis à terre accompagné d’O-maï et de quelques-uns des officiers. Le roi nous attendait sur la grève ; il nous conduisit à une jolie maison, située un peu en dedans des bords du bois, et précédée d’une grande pelouse. Il me dit que nous étions les maîtres de l’occuper durant notre relâche : nous ne pouvions désirer une position plus charmante.

» Un cercle assez nombreux d’insulaires ne tarda pas à venir s’asseoir devant nous sur la prairie. On apporta des racines de kava, qu’on mit aux pieds du roi ; il ordonna de les couper en morceaux ; il les fit distribuer aux hommes et aux femmes, qui commencèrent à les mâcher, et ils préparèrent en peu de temps une jatte de leur liqueur favorite. Sur ces entrefaites, nous vîmes arriver un cochon cuit au four, et deux paniers d’ignames grillés, qu’on divisa en dix portions, et qu’on distribua à quelques-uns des assistans ; mais j’ignore à combien de personnes chacune de ces portions était destinée. J’observai qu’on en donna une au frère du roi, et qu’on en réserva une sans doute pour Paoulaho, car c’était un morceau choisi : on servit ensuite la liqueur ; mais Paoulaho ne parut pas se mêler de la distribution. On lui présenta la première coupe ; il dit de la donner à un homme qui était assis près de lui. On lui apporta aussi la seconde, qu’il garda. On