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Tongatabou. Quinze ou seize pirogues à voiles partirent avec nous, et chacune d’elles marcha beaucoup plus vite que les vaisseaux. Finaou devait faire la traversée sur la Résolution, mais il aima mieux monter sa pirogue ; et il nous envoya deux hommes, qu’il chargea de nous conduire au meilleur mouillage. »

Cook arriva le 10 à Tongatabou. Ses deux vaisseaux touchèrent sur une large batture durant cette traversée, et ils furent en danger de périr.

Tandis qu’il essayait de gagner le havre auquel les naturels le conduisaient, le roi se tint dans sa pirogue, qui voguait autour des vaisseaux. Ils étaient d’ailleurs environnés d’une multitude de petites embarcations. Paoulaho en renversa deux qui ne purent lui laisser le passage libre, et il les fit chavirer avec autant d’indifférence que si elles n’avaient eu personne à bord. Cet inconcevable trait de despotisme se trouve plusieurs fois dans ce voyage, et l’on peut en conclure que les peuplades du grand Océan ne sont pas aussi heureuses qu’elles paraissent l’être, et que la tyrannie y a fait plus de progrès que la civilisation. Parmi les insulaires dont les Anglais reçurent la visite, Cook aperçut Otago, qui lui avait été si utile durant son second voyage, et un autre appelé Toubaou, qui avait, à cette même époque, conçu beaucoup d’amitié pour le capitaine Furneaux ; chacun d’eux apporta un cochon et des ignames ; et Cook ne manqua pas de