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bou et des autres îles, mais il affecta d’insister beaucoup sur ce point, sans doute afin de réparer sa faute. Je le quittai, et j’allai faire ma cour à Paoulaho, que je trouvai assis, ayant devant lui quelques personnes : les insulaires s’empressèrent de venir rendre leurs devoirs à leur roi, et le cercle fut bientôt très-nombreux. J’examinai avec soin le maintien et la conduite de Finaou en cette occasion, et je fus convaincu qu’il jouissait réellement d’une assez grande autorité ; car il se plaça au milieu des courtisans qui étaient assis devant Paoulaho : il fut d’abord un peu honteux de ce que nous l’avions vu jouer un rôle bien différent ; mais il reprit bientôt son assurance. Ces deux chefs eurent un entretien qu’aucun de nous ne comprit, et nous ne fûmes pas satisfaits de l’interprétation qu’O-maï voulut nous en donner ; mais nous sûmes alors à quoi nous en tenir sur le rang de Finaou. Il vint dîner à bord avec moi, ainsi que Paoulaho, et ce dernier seul s’assit à table. Finaou, après avoir rendu ses hommages à son souverain selon la méthode ordinaire, c’est-à-dire, après avoir touché de sa tête et de ses mains les pieds du roi, sortit de la grand’chambre. Paoulaho nous avait prévenu d’avance que les choses se passeraient ainsi, et il fut démontré que Finaou ne pouvait pas même manger ou boire en présence du roi.

» Nous appareillâmes le jour suivant à huit heures du matin, et nous prîmes la route de