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mouilla à peu près à l’endroit où il avait jeté l’ancre quelque temps auparavant.

« Je descendis à terre bientôt après, dit-il, et je trouvai les habitans qui travaillaient avec ardeur à leurs plantations ; ils recueillaient des ignames pour les apporter à notre marché. Deux cents d’entre eux s’assemblèrent sur la grève, et ils firent, jusqu’à la fin du jour, des échanges d’une manière aussi empressée que durant ma première relâche. Quoiqu’il se fût écoulé peu de temps depuis notre départ, le fonds de leurs richesses semblait avoir beaucoup augmenté : nous n’avions pu y acheter que du fruit à pain la première fois ; celle-ci ils nous vendirent des ignames et des bananes ; ce qui montre que les saisons des différens végétaux de cette contrée se succèdent rapidement. Il parut aussi qu’ils s’étaient beaucoup adonnés à la culture pendant notre absence, car nous trouvâmes de vastes plantations de bananes sur des terrains que nous avions laissés en friche. Les ignames étaient parfaitement mûrs ; nous en achetâmes une quantité considérable, et nous donnâmes des ouvrages de fer en échange.

» Nous avions laissé à Kotou, Toubaou avec Paoulaho et d’autres chefs ; et nous pûmes nous apercevoir que les naturels du pays n’étaient contenus par personne. Durant cette journée, aucun d’eux ne parut avoir de l’autorité. Avant de retourner à bord, j’allai jeter un coup d’œil sur les terrains où j’avais semé des graines de melon, et j’eus le chagrin de voir qu’une petite