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au vent que je ne l’avais compté : elle manqua d’échouer sur une île basse et sablonneuse, appelée Poutou-poutoua, qui est entourée de brisans ; heureusement que l’équipage venait de recevoir l’ordre de revirer, et que la plupart des matelots étaient à leurs postes ; on exécuta avec justesse et avec promptitude les mouvemens nécessaires, et nous ne dûmes notre salut qu’à cette manœuvre. La Découverte, se trouvant de l’arrière, ne courut pas le même péril. Tous les navigateurs qui entreprennent des voyages de découvertes courent inévitablement des dangers semblables.

» Nos passagers eurent tant d’effroi, qu’ils montrèrent une grande envie de gagner la terre dès la pointe du jour. Je fis donc mettre un canot à la mer, et j’ordonnai à l’officier qui le commandait de les débarquer à Kotou, de sonder ensuite le long du récif de cette île qui s’avance en pointe dans la mer, et de chercher un mouillage. J’étais aussi fatigué que les insulaires de louvoyer au milieu des îles et des bas-fonds, et j’avais résolu de mouiller le plus tôt possible. Tandis que le canot était absent, nous essayâmes de conduire les vaisseaux dans le canal qui est entre l’île sablonneuse et le récif de Kotou ; nous comptions y trouver une profondeur suffisante pour y jeter l’ancre ; mais la marée ou un courant s’opposa à nos efforts, et nous fûmes réduits à mouiller à un mille d’une petite île sablonneuse. »

Cook arriva à Anamocka le 5 juin, et il y