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passé la nuit avec nous : nous jugeâmes qu’ils étaient restés sur notre vaisseau sans permission. Quoiqu’ils n’eussent pas moins de trente ans, la réprimande sévère que Paoulaho leur fit en peu de mots leur arracha des larmes. Le roi ne tarda pas à changer de disposition, car, en nous quittant, il laissa à bord son frère et cinq hommes de sa suite ; nous eûmes de plus la société d’un chef qui arrivait de Tongatabou, et qui s’appelait Toubaoueïtoa. Dès l’instant où il fut sur le pont, il renvoya sa pirogue, déclarant qu’il coucherait à bord avec les cinq hommes qui raccompagnaient. Ma chambre était remplie d’étrangers : cette foule était bien incommode, mais je ne désirais pas qu’elle fut moins nombreuse, car les insulaires m’apportaient une quantité considérable de provisions, pour lesquelles toutefois je leur donnais toujours quelque chose en retour. »

Le 31 mai, le capitaine Cook courut d’assez grands dangers entre les îles au milieu desquelles il naviguait. Voici comment il en parle :

« Le vent fraîchit ; il fut accompagné de rafales et de pluie, et nous conçûmes des craintes. Je restai sur le pont jusqu’à minuit ; j’y laissai alors le maître, auquel je donnai les ordres que je jugeai propres à dégager les vaisseaux des bas-fonds et des rochers qui nous environnaient ; mais après avoir couru une bordée au nord, et être revenus au sud, un petit changement de vent porta la Résolution plus