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cercle devant nous en dehors de la cabane : derrière le chef, ou plutôt à un de ses côtés, se trouvait une vieille femme qui tenait à la main une espèce d’éventail, et qui était chargée de veiller à ce qu’il ne fut pas incommodé par les mouches.

» On étala devant lui les différentes choses que les insulaires avaient achetées de nous : il les examina toutes avec attention ; il demanda ce qu’on avait donné en échange, et il parut content du marché : il fit ensuite rendre aux propriétaires chacun des objets, excepté un verre à boire, dont il fut si enchanté, qu’il le garda pour lui. Les insulaires, qui montrèrent leurs emplètes, s’accroupirent d’abord à ses genoux, et déposèrent ensuite ce qu’ils apportaient ; ils se relevèrent un instant après, et se retirèrent. Ils observèrent ce cérémonial respectueux quand ils vinrent reprendre leurs richesses, et aucun d’eux ne s’avisa de parler debout à Paoulaho. Au moment où je le quittai, plusieurs de ses courtisans avaient déjà pris congé de lui, et j’étudiai l’étiquette de la cour en cette occasion : ils mirent leur tête sous la plante de ses pieds, qu’ils touchèrent et frottèrent d’ailleurs avec le revers et le dedans des doigts des deux mains : d’autres, qui n’étaient pas dans le cercle, s’approchèrent également, afin de lui donner cette marque de respect, et ils s’éloignèrent sans dire un seul mot. L’air décent de ceux qui vinrent faire leur cour à Paoulaho me charma ; je n’avais rien vu de pa-