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peu longue, mais elle n’a rien de douloureux. Il y a parmi eux des gens qui semblent faire le métier de barbier : nos matelots allèrent souvent à terre pour se faire raser à la manière du pays, et les chefs de l’île vinrent à bord pour se faire raser par nos barbiers.

» Comme les insulaires ne nous apportaient plus ni fruits, ni cochons, je résolus de changer de mouillage, et d’attendre le retour de Finaou, dans un endroit plus propre à nous fournir des vivres. Nous appareillâmes donc le 26 au matin, et nous fîmes route au sud. »

Cook mouilla le lendemain sur une autre portion de la côte de Hapaï, et y reçut la visite d’un roi du pays. Il en parle en ces termes :

« Une grande pirogue à voile arriva sous l’arrière de la Résolution ; elle amenait un homme qui s’appelait Fettafaihé, ou Paoulaho ; peut-être même portait-il ces deux noms. Les naturels qui se trouvèrent à bord nous dirent qu’il était roi de Tongatabou et de toutes les îles voisines que nous avions vues, ou dont nous avions entendu parler. J’avais lieu de croire que le titre de roi appartenait à un autre, et je fus étonné qu’on m’annonçât Paoulaho de cette manière. Les insulaires néanmoins persistèrent à dire qu’il était revêtu de cette haute dignité, et ils m’avouèrent alors, pour la première fois, que Finaou n’était pas le roi, que c’était un chef qui avait beaucoup de pouvoir ; que, lorsqu’il s’agissait de faire la guerre, ou de terminer des différens, on l’envoyait