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îles ; Finaou passa la journée avec nous ; mais ces deux grands personnages ne se regardèrent et ne se saluèrent point.

» Le lendemain, quelques-uns des naturels volèrent sur le pont un prélart et d’autres objets. On s’en aperçut bientôt ; je fis poursuivre les voleurs ; mais mon détachement partit un peu trop tard. Je portai mes plaintes à Finaou, qui, s’il n’était pas roi, avait du moins beaucoup d’autorité, et je lui recommandai de mettre tout en usage pour qu’on me rendît ce qu’on m’avait dérobé. Il me renvoya Iraoupa, qui m’amusa par de vaines promesses, et qui ne fit aucune démarche.

» Le 25 au matin, au moment où nous allions démarrer pour quitter l’île, Finaou et Taïpa son premier ministre, arrivèrent sur une pirogue à voile, et m’avertirent qu’ils partaient pour Vavaou, terre située, disaient-ils, à environ deux jours de navigation au nord d’Hapaï. Ils voulurent me faire croire que leur voyage avait pour but de me procurer des cochons, et de rapporter à O-maï des chapeaux de plumes rouges, si estimés à Taïti. Le premier m’assura qu’il reviendrait dans quatre ou cinq jours ; il me pria de différer mon départ jusqu’à son retour, et il me promit de m’accompagner à Tongatabou. Je pensai que c’était pour moi une belle occasion d’examiner Vavaou, et je lui proposai de m’y rendre avec les vaisseaux ; mais il ne parut pas approuver ce dessein, et afin de m’en détourner, il me déclara qu’il n’y avait