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se prolongeant, joint Lefouga à Koa, qui n’est éloignée que d’un demi-mille ; et comme il est à sec en partie lorsque la marée est basse, les naturels peuvent passer à pied d’une terre à l’autre. Le rivage est un rocher de corail élevé de six ou sept pieds, ou une grève sablonneuse, plus haute que celle de la côte occidentale qui est élevée seulement de trois ou quatre pieds au-dessus du niveau de la mer, et terminée par une grève de sable dans toute sa longueur.

» Au retour de mon excursion, je vins dîner à bord, et je trouvai une grande pirogue à voile amarrée à l’arrière de la Résolution. Latoulibaoula, que j’avais vu à Tongatabou, durant mon second voyage[1], et que je supposai être le roi de cette île, était assis dans l’embarcation avec toute la gravité qu’il montrait à cette époque, et dont j’ai parlé : nos invitations et nos prières ne purent le déterminer à monter sur le vaisseau. Nous avions à bord une foule d’insulaires, qui tous l’appelaient eriki, ce qui signifie roi. Malgré l’étendue du pouvoir dont Finaou semblait jouir ici et à Anamocka, je n’avais jamais entendu personne lui donner ce titre ; et je soupçonnais depuis long-temps qu’il n’était pas roi, quoique son ami Taïpa eût pris beaucoup de peine afin de nous le persuader. Latoulibaoula demeura jusqu’au soir sous l’arrière de la Résolution, puis regagna une des

  1. Dans la Relation du second Voyage, Cook lui donne le nom de Kouhaghito Fallangaou.