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leur au centre de l’île ; tout y annonçait une population considérable et une culture soignée ; nous y vîmes de vastes plantations enfermées par des haies qui sont parallèles l’une à l’autre, et qui forment de grands chemins si beaux et si spacieux, qu’ils embelliraient des pays où les agrémens et les commodités de la campagne ont été portés à une extrême perfection. Nous y aperçûmes de vastes emplacemens couverts de mûriers à papier ; les plantations offraient en général toutes les racines et les fruits que produit cette terre. Afin d’augmenter les richesses naturelles des habitans, j’y semai du maïs, des graines de melon, de citrouille et d’autres plantes de ce genre. Nous aperçûmes une maison quatre ou cinq fois aussi grande que les habitations ordinaires ; un large tapis de gazon s’étendait devant la façade ; je jugeai que les naturels y tenaient des assemblées publiques. Nous rencontrâmes près du lieu de notre débarquement un tertre de deux ou trois pieds de hauteur, et couvert de gravier ; il était surmonté de quatre ou cinq petites huttes dans lesquelles les naturels nous dirent qu’on avait enterré quelques-uns des principaux du pays.

» L’île n’a pas plus de sept mille de longueur ; et sa largeur, en quelques endroits, n’est que de deux ou trois milles. La partie orientale, qui est exposée au vent alisé, offre un récif d’une largeur considérable, sur lequel la mer brise avec beaucoup de violence. Ce récif, en