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cercle ainsi que les acteurs qui avaient paru avant eux : alors un homme s’avança à la tête des acteurs qui formaient l’un des côtés du demi-cercle, et débita quelques paroles d’un vrai ton de récitatif, et avec des gestes si expressifs et si justes, qu’il parut supérieur à nos acteurs les plus applaudis. Le premier des acteurs de l’autre côté du demi-cercle lui répondit de la même manière. Plusieurs de ces scènes de récitatifs se succédèrent ; ensuite le demi-cercle s’avança ; les hommes qui se trouvaient à l’un des côtés répondant en chœur à ceux de l’autre côté ; et ils finirent par chanter et danser comme à leur entrée sur la scène.

» Ces deux dernières danses furent si animées et si justes, qu’elles obtinrent des éloges universels. Les naturels qui assistèrent au spectacle, et qui étaient sûrement de bons juges, ne pouvaient contenir leurs applaudissemens, et nous éprouvâmes nous-mêmes une satisfaction aussi grande. Nous fûmes d’abord frappés de l’ensemble qui régnait parmi tous les acteurs, et de l’exactitude de leurs pas et de leur chant, qui ne manquaient jamais de suivre la mesure de la musique ; quelques-uns de leurs gestes étaient si expressifs, que nous croyions entendre les paroles qui les accompagnaient. Quoique l’orchestre et la voix des danseurs fussent parfaitement d’accord, la longue habitude de ces ballets entremêlés d’airs semble contribuer beaucoup à la mesure exacte qu’ils observent ; nous remarquâmes, en effet, que