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danses que Finaou avait ordonnées pour nous divertir. Une bande de dix-huit musiciens vint d’abord s’asseoir devant nous, au milieu d’un cercle qui était composé d’une foule nombreuse de spectateurs, et qui devait servir de théâtre. Quatre ou cinq d’entre eux tenaient chacun un grand morceau de bambou de trois à cinq ou six pieds de longueur qu’ils tenaient à peu près dans une position verticale ; l’extrémité supérieure était ouverte, et l’extrémité inférieure fermée par un des nœuds. Ils frappaient la terre avec cette extrémité inférieure, constamment, mais lentement : ils produisaient ainsi divers tons, suivant la longueur des bambous ; mais chacun de ces tons était grave ; afin d’établir des contrastes, un autre homme frappait très-vite, avec deux bâtons, un morceau de la même substance, fendu et étendu à terre, où il en tirait des tons aussi aigus que les premiers étaient graves. Le reste des musiciens, ainsi que ceux qui jouaient du bambou, chantaient un air doux et lent, qui tempérait si bien l’âpreté des sons des instrumens dont je viens de parler, qu’un auditoire habitué aux modulations les plus parfaites et les plus variées de sons mélodieux aurait admiré la forte impression et l’effet agréable qui résultait de cette harmonie simple.

» Après ce concert, qui dura environ un quart d’heure, vingt femmes entrèrent sur la scène, ayant la plupart la tête ornée de guirlandes de roses de la Chine, ou d’autres fleurs