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O-maï ; et que celui de notre gauche, qui comprenait à peu près les deux tiers du tout, était pour moi. Il ajouta que je pouvais les faire porter à bord quand je le voudrais ; qu’il serait mutile de les environner d’une garde, et que les naturels n’en ôteraient pas un seul coco. Il avait raison, car je retournai dîner au vaisseau avec ce chef, laissant ces provisions à terre ; et lorsqu’on les embarqua dans l’après-midi, nous reconnûmes qu’on n’y avait pas touché. Il y en eut assez pour charger quatre canots : je fus très-surpris de la libéralité de Finaou, car aucun des chefs des îles du grand Océan ne m’avait jamais fait un présent si magnifique. Je m’empressai de prouver à mon ami que je n’étais pas insensible à sa générosité, et je lui donnai toutes les choses auxquelles je crus qu’il mettait du prix. Il fut si satisfait de mes dons, qu’immédiatement après son arrivée à terre, il m’envoya encore deux cochons, une quantité considérable d’étoffes, et des ignames.

» Finaou avait désiré voir nos soldats de marine faire l’exercice. Afin de lui procurer cette satisfaction, j’ordonnai aux soldats des deux vaisseaux de se rendre à terre dans la matinée du 10. Après différentes évolutions, ils firent plusieurs décharges ; l’assemblée, qui était très-nombreuse, parut enchantée. Le chef nous offrit à son tour un spectacle où les naturels déployèrent une adresse et une précision extrêmes, et nous le trouvâmes bien supérieur à nos manœuvres militaires. C’était une espèce