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célébraient sa victoire par deux ou trois exclamations de joie.

» Il y eut de temps en temps quelques minutes d’intervalle d’un combat à l’autre. Ces entr’actes furent remplis par des combats de lutte et de pugilat. Les premiers ressemblaient entièrement à ceux de Taïti, et les seconds différaient peu de ceux de la populace d’Angleterre. Ce qui nous étonna le plus, fut de voir deux grosses femmes arriver au milieu de la lice, et se charger à coups de poings, sans aucune cérémonie, et avec autant d’adresse que les hommes. Leur combat ne dura pas plus d’une demi-minute, et l’une d’elles s’avoua vaincue. L’héroïne victorieuse reçut de l’assemblée les applaudissemens qu’on donnait aux hommes dont la force ou la souplesse avaient triomphé de leur rival. Nous témoignâmes du dégoût pour cette partie de la fête : mais notre improbation n’empêcha pas deux jeunes filles de se présenter sur l’arène : elles paraissaient avoir du courage, et elles se seraient sûrement porté des coups vigoureux, si deux vieilles femmes n’étaient venues les séparer. Ces divers combats eurent lieu en présence au moins de trois mille personnes, et les champions montrèrent beaucoup de bonne humeur : cependant hommes et femmes reçurent des coups dont ils durent se ressentir assez long-temps après.

» À la fin de ces jeux, le chef me dit que le tas des provisions à notre droite était destiné à