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pensai qu’ils avaient rassemblé cette contribution par ordre de Finaou, auquel on paraissait obéir ici avec autant de soumission qu’à Anamocka, et qu’il avait beaucoup d’autorité sur les chefs de Hapaï.

» Les hommes qui avaient apporté ces provisions eurent soin de les étaler de la manière la plus pittoresque, et ils allèrent ensuite se joindre à la multitude rangée en cercle autour des deux pyramides. Des guerriers, armés de massues de cocotier, pénétrèrent ensuite dans l’enceinte, et défilèrent devant nous. Après avoir fait des évolutions durant quelques minutes, ils se retirèrent la moitié d’un côté et le reste de l’autre, et ils s’assirent. Ils entrèrent bientôt en lice, et ils nous donnèrent le spectacle de plusieurs combats singuliers. Un champion se levait, il s’avançait fièrement, et, par des gestes expressifs, plutôt qu’avec des paroles, il proposait un défi à la troupe opposée. Si l’on acceptait le cartel, ce qui arrivait ordinairement, les deux champions se mettaient en attitude de combattre, et ils se chargeaient mutuellement jusqu’à ce que l’un ou l’autre avouât sa défaite, ou jusqu’à ce que leurs armes fussent brisées. À la fin de ces combats, le vainqueur venait s’accroupir devant le chef ; il se relevait ensuite, et s’éloignait. Sur ces entrefaites, quelques vieillards qui paraissaient les juges du camp, lui donnaient des éloges en peu de mots ; et les spectateurs, surtout ceux qui étaient du côté du vainqueur,