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prit qu’au moment où j’étais descendu à terre le matin, un des naturels vint à bord et ordonna à tous ses compatriotes de retourner sur l’île. Il voulait vraisemblablement que tous les insulaires assistassent à la cérémonie de ma réception ; car, dès qu’elle fut terminée, une foule d’entre eux revinrent au vaisseau.

» Le lendemain, Finaou et O-maï, qui ne se quittaient guère, et qui avaient passé la nuit à terre, arrivèrent à bord de très-bonne heure. Ils me dirent l’un et l’autre qu’on m’attendait dans l’île. Je m’y rendis bientôt avec eux, et on me conduisit à l’endroit où je m’étais assis la veille : j’y trouvai un concours nombreux d’habitans déjà rassemblés, et je jugeai qu’on préparait quelque chose d’extraordinaire ; mais je ne devinais pas ce que c’était, et O-maï ne pouvait me l’apprendre.

» Je fus à peine assis, que je vis paraître environ cent insulaires qui s’avancèrent à notre gauche, chargés d’ignames, de fruits à pain, de bananes, de cocos et de cannes à sucre. Ils déposèrent leurs charges, et ils en formèrent deux tas ou pyramides. Bientôt après, d’autres naturels arrivèrent sur notre droite, et apportèrent les mêmes provisions, dont ils firent également deux pyramides de ce côté. Ils attachèrent sur la pyramide de notre droite deux cochons et six volailles ; et sur celle de notre gauche, six cochons et deux tortues. Iroupa s’assit devant la pyramide de la gauche, et un autre chef devant la pyramide de la droite. Je