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semblée, et Taïpa lui-même, me demandèrent quelque chose pour eux. Je les contentai. Finaou revint au moment où j’achevais mes largesses ; il parut fâché contre Taïpa, qui m’avait laissé donner tant de choses ; mais, persuadé qu’il agissait de concert avec eux, je ne fus pas dupe de sa finesse. Il reprit sa place auprès de moi ; il ordonna à Iroupa de s’asseoir à ses côtés, et de haranguer le peuple à l’exemple de Taïpa : il indiqua à l’orateur, comme la première fois, les principaux points du discours, qui roula encore sur notre arrivée et sur la manière amicale dont il fallait nous accueillir.

» Ces cérémonies achevées, le chef me mena à trois mares qui, suivant lui, contenaient de l’eau douce : l’une des trois offrait en effet une eau assez bonne, et il n’était pas difficile d’y remplir nos futailles. Après avoir examiné l’aiguade, nous retournâmes à notre première station, où j’aperçus un cochon cuit au four, et des ignames fumantes, que les naturels se disposaient à porter à bord pour mon dîner. J’invitai Finaou et ses amis à venir manger le cochon et les ignames, et nous prîmes la route du vaisseau ; mais Finaou seul s’assit à ma table. Après dîner, je les conduisis à terre, et au moment où je me rembarquai, le chef me donna une grosse tortue, et une grande quantité d’ignames. Nous avions des rafraîchissemens en abondance ; car, dans le cours de cette journée, la Résolution acheta vingt petits cochons, outre des fruits et des racines. On m’ap-