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barquâmes dans la partie du nord de Lefouga, un peu à droite de notre mouillage.

» Le chef me conduisit à une maison, ou plutôt à une cabane située près de la grève, et que j’avais vu apporter quelques minutes auparavant. Nous nous y assîmes, Finaou, O-maï et moi. Les autres chefs et la multitude formaient un cercle en dehors vis-à-vis de nous, et ils s’assirent également. On me demanda combien de temps je voulais demeurer dans l’île : je répondis que je me proposais d’y rester cinq jours. Alors on ordonna à Taïpa de venir s’asseoir près de moi, et d’annoncer cette nouvelle. Il harangua en effet le peuple, et Finaou lui souffla la plus grande partie de son discours. Selon le rapport d’O-maï, l’orateur essaya de prouver qu’ils devaient tous, jeunes et vieux, me regarder comme un ami qui voulait passer quelque temps avec eux, et que durant mon séjour ils devaient s’abstenir de me voler et de m’inquiéter ; il exhorta ensuite ses auditeurs à apporter aux vaisseaux des cochons, des volailles, des fruits, etc., et il leur fit la description des diverses choses qu’ils recevraient en échange, Taïpa eut à peine terminé sa harangue, que Finaou nous quitta. Taïpa profita de son absence pour me dire que j’étais obligé de faire un présent à Iroupa, chef de l’île. Comme je m’attendais à cet avis, je lui fis un présent plus riche qu’il ne l’espérait. Voyant que j’étais si généreux, deux chefs d’une autre île qui se trouvaient à l’as-