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» Comme nous avions épuisé cette île, et qu’il y restait peu de cochons ou de fruits, le 11 on reconduisit à bord les chevaux, les observatoires, et les autres choses que nous avions débarquées, ainsi que le détachement de marine qui montait la garde à terre. Je songeais à appareiller dès que la Découverte aurait retrouvé sa seconde ancre. Finaou, comprenant que je voulais passer tout de suite à Tongatabou, me pressa vivement de changer de projet. L’aversion que lui inspirait ce voyage me fit penser qu’il était intéressé à m’en détourner. Il m’exhorta avec beaucoup d’instances de préférer une île ou plutôt un groupe d’îles appelé Hapaï, situé au nord-est. Il m’assura que nous y trouverions des rafraîchissemens de toute espèce, et en grande abondance ; et, pour donner plus de poids à ce qu’il disait, il promit de nous accompagner. Je me rendis à ses prières, et je décidai que nous irions à bord à Hapaï. Aucun vaisseau européen n’y avait abordé, et je désirais connaître les mœurs des habitans.

» Le 12 et le 13 se passèrent à essayer de recouvrer l’ancre du capitaine Clerke ; après beaucoup de peines, nous en vînmes à bout, et nous partîmes d’Anamocka le 14 au matin.

» Cette terre est un peu plus élevée que les autres petites îles qui l’environnent ; mais on ne peut la compter, comme celles de Mangia et d’Ouaïtiou, parmi celles d’une hauteur modérée. La côte, à l’endroit où mouillèrent nos vaisseaux, est un rocher de corail escarpé et