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troisième détachement coupa du bois ; il s’en trouvait vis-à-vis des vaisseaux, et dans un lieu très-commode pour l’embarquement, une grande quantité propre au chauffage ; il était naturel de commencer par abattre ces arbres ; mais les arbres que nos matelots prirent mal à propos pour des mancenilliers, et qui étaient une espèce de poivrier, appelée faitanou par les naturels, rendaient un suc blanc si corrosif, qu’il faisait naître des ampoules sur la peau, et offensait les yeux. Les travailleurs furent obligés d’abandonner cet endroit et d’aller dans l’anse, où était postée notre garde, et où l’on embarquait de l’eau. Les naturels nous y cédèrent d’autres bois plus convenables à l’usage que nous en voulions faire. MM. King et Beyley prenaient sur ces entrefaites des hauteurs correspondantes du soleil, afin de déterminer le mouvement journalier des garde-temps. Au moment où les insulaires s’éloignèrent de notre camp, le soir, Taïpa les harangua. Nous ne pûmes que deviner le sujet de son discours ; nous jugeâmes qu’il les instruisait de la manière dont ils devaient se conduire envers nous, et qu’il les encourageait à apporter au marché les productions de l’île. Son éloquence produisit pour nous de bons effets, car on nous apporta beaucoup de provisions le lendemain.

» Le 4, la Découverte perdit son ancre d’affourche, parce que le câble fut coupé par les rochers. On examina les câbles de la Résolution, qui se trouvèrent en bon état.