Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mant, au centre de sa plantation : un joli gazon l’entourait, et Toubaou nous dit que c’était pour nettoyer les pieds de ceux qui entraient chez lui. Jusqu’alors je n’avais remarqué cette recherche de propreté sur aucune des îles du grand Océan ; mais je vis ensuite qu’elle était très-commune aux îles des Amis. Le plancher de la maison de Toubaou était couvert de nattes : les tapis des salons anglais les plus élégans ne sont pas plus propres. Tandis que j’étais à terre, j’achetai quelques cochons et des fruits ; en arrivant à bord, je trouvai le vaisseau rempli d’insulaires. Ils n’étaient pas venus les mains vides, et nous avions des rafraîchissemens dans la plus grande abondance. L’après-dînée, je descendis de nouveau à terre avec un détachement de soldats de marine, les chevaux et ceux de nos bestiaux qui étaient malades. Tout étant disposé à ma satisfaction, je retournai au vaisseau au coucher du soleil, laissant à M. King le commandement à terre. Taïpa, qui était devenu notre intime ami, et qui semblait être le seul qui s’occupât de nous, pour se trouver près de notre détachement la nuit ainsi que le jour, se fit apporter sa maison sur les épaules d’un homme l’espace d’un bon quart de mille, et la plaça près de la remise qu’occupait ma petite troupe.

» Nos diverses opérations à terre commencèrent le 3 : quelques-uns de nos gens cueillirent de l’herbe pour le bétail, d’autres remplirent les futailles à l’étang voisin, et un