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entier ne devienne une île avec le temps. Je pense que l’accroissement des îlots déjà formés, ou la formation de quelques îlots nouveaux, sur les lits de corail qu’on rencontre dans la lagune, et qui doivent s’élever assez pour se montrer au-dessus du niveau des flots, l’agrandiront peu à peu du côté intérieur. »

Après avoir quitté l’île Palmerston, le capitaine Cook mit le cap à l’ouest, afin d’arriver promptement à Anamocka.Les vents continuèrent à être variables, et ils se tinrent souvent entre le nord et l’ouest, avec des rafales, du tonnerre et beaucoup de pluie. Ces pluies, en général très-abondantes, lui procurèrent une quantité considérable d’eau douce. Voyant qu’une pluie d’une heure lui en donnait davantage qu’une distillation prolongée durant un mois, il fit mettre de côté la machine à dessaler, comme une chose plus incommode qu’utile.

La chaleur, qui était forte depuis environ un mois, devint beaucoup plus désagréable sous ce ciel constamment pluvieux. Cook ne pouvait ni tenir les vaisseaux à sec, ni ouvrir les écoutilles, et l’humidité l’effrayait pour la santé des équipages. Il faut observer que, depuis son départ du cap de Bonne-Espérance, il n’avait pris des rafraîchissemens qu’à la Nouvelle-Zélande, et que, malgré les nourritures salées et la vicissitude du climat, il n’avait pas un seul malade. Il se trouva le 28 avril sur la côte d’Anamocka.