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ainsi créée ; car les feuilles qui tombent, et les branches d’arbres qui se détachent de la tige, se convertissent bientôt en un bon terreau noir, sous un climat tel que celui-ci[1].

» Une autre cause ne contribue peut-être pas moins à l’accroissement de ces îles, et explique comment la mer s’est éloignée des rochers troués dont j’ai parlé plus haut. Il me paraît que le banc de corail et le récif s’étendent de jour en jour sous les flots d’une manière imperceptible. Les vagues, se retirant à mesure que la largeur et la hauteur du récif augmentent, laissent derrière elles un rocher sec, prêt à recevoir des morceaux de corail brisés, du sable et les divers matériaux nécessaires à la formation d’une terre qui produise des végétaux.

» Ainsi on ne peut guère douter que le récif

  1. Le journal de M. Anderson offre, sur l’île Palmerston, les détails suivans, qui confirment l’opinion du capitaine Cook : « Les arbres très-nombreux dans le dernier des îlots sur lequel nous descendîmes, avaient déjà formé de leurs débris des terres que la même cause élèvera par la suite des temps à la hauteur des petites collines. Ils se trouvaient en moindre quantité sur le premier, qui n’offrit aucune éminence, et qui indiqua cependant d’une manière plus sensible l’origine de ces terres ; car, tout près de cet îlot, il y en a un second plus petit, formé sans doute depuis peu : on n’y trouvait aucun arbre, mais on y voyait une multitude d’arbrisseaux, et quelques-uns sur des morceaux de corail jetés par la mer. Je remarquai un peu plus avant une autre chose qui donne une nouvelle force à cette théorie ; je veux parler de deux bandes de sable de cent cinquante pieds de long, et d’un pied ou dix-huit pouces de haut, qui étaient sur le récif, et qui n’avaient pas encore un arbrisseau. »