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les équipages de l’île sous le vent la plus voisine de nous, où nous voyions les cocotiers en plus grande abondance que sur celle où nous venions de débarquer.

» Je courus des bordées toute la nuit ; et le 16, entre huit et neuf heures du matin, j’allai avec les canots au côté occidental de l’île : mon débarquement n’eut rien de difficile. Les hommes qui m’accompagnaient se mirent tout de suite à cueillir des cocos, que nous y trouvâmes en très-grande quantité. Mais nous eûmes beaucoup de peine pour les embarquer ; car il fallut les porter l’espace au moins d’un demi-mille sur le récif ; et ceux qui firent ce transport eurent de l’eau jusqu’à la ceinture. O-maï, qui était avec moi, prit en peu de temps assez de poissons pour donner à dîner au détachement et pour en envoyer aux deux vaisseaux. Nous rencontrâmes aussi une multitude d’oiseaux, et particulièrement des frégates et des pailles-en-cul ; en sorte que notre repas fut excellent. Pour rendre justice à O-maï, je dois dire qu’il nous était d’un très-grand secours dans ces excursions sur des îles inhabitées. Non-seulement il pêchait, mais apprêtait encore le poisson, ainsi que les oiseaux qui tombaient sous nos coups. Il faisait la cuisine selon la méthode de ses compatriotes, c’est-à-dire, qu’il creusait un four en terre, et qu’il cuisait les alimens avec des pierres chaudes. Nous étions enchantés de son adresse et de sa bonne humeur. Chacun des canots fit deux voyages avant la nuit