Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

» L’un des canots revint à une heure, chargé de cochléaria et de jeunes cocotiers, que notre bétail mangea avec avidité. Il m’apporta un message de M. Gore, qui commandait le détachement. Cet officier m’informa qu’il y avait dans l’île beaucoup de cochléaria, d’ouharra, de palmiers, et de quelques cocos. Je résolus de prendre un supplément de ces fruits. L’après-dînée je me rendis à terre avec le capitaine Clerke.

» Nous trouvâmes tous nos gens occupés au travail. Ils avaient débarqué dans une petite crique formée par le récif, et un peu plus d’étendue que la longueur d’un canot sur chacune de ses directions. Des rochers saillans le mettaient à l’abri de l’impétuosité des vagues. La circonférence de l’île est à peine d’un mille ; elle n’est pas élevée de plus de trois pieds au-dessus du niveau de la mer. Elle me parut composée en entier de sable de corail et d’un peu de terreau noirâtre, débris des végétaux tombés en pouriture. Le sol, malgré sa maigreur, est couvert d’arbres et d’arbrisseaux de la nature de ceux d’Ouenoua-etté, mais moins variés. On y voit quelques cocotiers. Nous aperçûmes sur les arbres qui étaient le plus près de la mer, ou un peu dans l’intérieur du pays, un grand nombre de frégates et de pailles-en-cul ; nous y rencontrâmes aussi des fous de deux espèces, qui faisaient alors leur couvée, et qui se montrèrent si peu sauvages, qu’ils se laissaient prendre à la main. De petits rameaux d’arbres mal assem-