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en trouvait sur l’île, j’ignorais en quelle quantité et à quelle distance. Enfin, quand nous n’aurions pas rencontré d’autres obstacles, j’étais sûr qu’il serait difficile et périlleux à bien des égards de passer le récif.

» Ainsi nos espérances furent trompées sur toutes les îles que nous avions rencontrées depuis notre départ de la Nouvelle-Zélande ; les vents contraires, et d’autres événemens imprévus auxquels nous ne pûmes nous soustraire nous avaient tellement retardés, que je me vis hors d’état de rien faire cette année dans les hautes latitudes de l’hémisphère septentrional. Elles se trouvaient fort loin de nous quoique la saison nécessaire à nos opérations eût déjà commencé. Il fallut donc prendre les mesures les plus propres à conserver le bétail que nous avions sur nos vaisseaux, et, ce qui était encore plus important, ménager nos vivres et nos munitions, afin d’avoir plus de moyens d’aller faire des découvertes dans le nord, que j’avais cru pouvoir entreprendre une année plus tôt.

» Si j’avais eu le bonheur de me procurer de l’eau et du fourrage sur l’une des dernières îles, je serais retourné au sud jusqu’à ce que j’eusse rencontré un vent d’ouest. Il était impossible alors de suivre cette route ; tous nos quadrupèdes seraient morts avant d’arriver à Taïti, et je n’aurais tiré aucun profit de ce mouvement rétrograde par rapport au grand objet de notre voyage.

» Je résolus donc de gagner les îles des