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l’île, la seule partie où il parut vraisemblable que nous trouverions un mouillage et un lieu propre au débarquement. J’ordonnai au lieutenant King de prendre deux canots armés, et d’aller sonder et reconnaître la côte tandis que les vaisseaux couraient des bordées. Dès que les canots furent à la mer, les pirogues qui s’étaient tenues jusqu’alors près de nous, et qui avaient fait des échanges, suspendirent leur trafic ; elles regagnèrent l’île à force de rames, et elles ne revinrent plus.

» Les canots furent de retour à trois heures, et M. King m’informa qu’il n’y avait point de mouillage pour les vaisseaux, et que les canots pouvaient seulement débarquer au bord extérieur du récif, situé à environ un quart de mille du rivage. Il me dit que les insulaires étaient arrivés sur le récif, armés de longues piques et de massues, comme s’ils avaient voulu s’opposer à sa descente ; qu’il s’approcha néanmoins, et qu’alors les naturels lui jetèrent des cocos, et l’engagèrent à descendre : que sur ces entrefaites il vit les femmes qui apportaient en hâte des piques et des dards ; mais que, n’ayant point de dessein de débarquer, il ne leur fournit pas l’occasion de s’en servir.

» D’après ces détails, je considérai que, les vaisseaux ne pouvant mouiller, je perdrais du temps, si j’essayais de me procurer du fourrage, et que cette opération serait un peu dangereuse. D’ailleurs nous avions aussi besoin d’eau ; et quoique les habitans eussent dit qu’on