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sûrs nous prouvèrent que du moins elle est fréquentée quelquefois. On y trouva des cabanes. Il y avait plusieurs grosses pierres érigées en forme de monumens sous des arbres, et plusieurs terrains enclos par d’autres pierres plus petites ; on avait probablement enterré des morts en cet endroit : on rencontra ailleurs une quantité considérable de coquilles, de pétoncles, d’une espèce particulière, sillonnée d’une manière agréable, et plus grosse que le poing : nous pensâmes avec raison que cette terre avait été visitée par des hommes qui tiraient des coquillages une partie de leur subsistance. M. Gore laissa dans une de ces huttes une hache et des clous, dont la valeur excédait ce qu’il prit sur la côte.

» Dès que les canots furent rentrés, je cinglai de nouveau au nord, avec un léger vent de l’est. Je voulais essayer de descendre à l’île d’Hervey, que j’avais découverte en 1773, durant mon second voyage[1] : quoiqu’elle ne fût pas éloignée de plus de quinze lieues, je ne l’aperçus que le 6, à la pointe du jour, dans l’ouest-sud-ouest, à environ trois lieues. À huit heures, nous en étions assez près ; nous vîmes plusieurs pirogues qui partaient de la côte, et qui venaient à nous. Ce spectacle me surprit, car rien ne m’avait indiqué des habitans lorsque j’en fis la découverte. Quand j’y arrivai, en 1773, le vent était assez impétueux,

  1. Voyez le second Voyage de Cook. On y lit que cette île a environ six lieues de tour.