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comparer aux autres dialectes. M. Anderson avait eu soin d’en écrire quelques mots ; mais les naturels, qui le dépouillèrent de tout indistinctement, lui volèrent son livre de notes.

» Je quittai l’île d’Ouaïtiou le 3 avril à la pointe du jour, et je fis mettre le cap sur une terre voisine que j’avais aperçue trois jours auparavant. J’y arrivais le 4, à dix heures du matin.

» Je chargeai M. Gore de prendre deux canots, de débarquer, s’il était possible, et de rapporter du fourrage pour notre bétail. Comme il ne semblait pas y avoir d’habitans sur cette île, je crus que, si le débarquement se trouvait praticable, nos espérances ne seraient plus trompées, et que nous serions les maîtres d’y cueillir ce que nous voudrions. Un récif entourait l’île, ainsi qu’à Ouaïtiou, et un ressac très-fort battait contre les rochers. Cependant, dès que nos canots eurent atteints la côte sous le vent ou de l’ouest, M. Gore et son détachement eurent la hardiesse de pénétrer en dedans du récif, et ils descendirent à terre sains et saufs. Je vis du vaisseau, que cette première opération avait réussi, et je leur envoyai un troisième canot pour savoir de quelle manière nous pouvions les aider. Le troisième canot ayant voulu revenir avec des productions de l’île, n’arriva qu’à trois heures de l’après-midi. Dès qu’il fut déchargé, je le renvoyai de nouveau ; j’expédiai aussi une quatrième embarcation, et j’ordonnai à M. Gore