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de plusieurs nuances. Nos messieurs trouvèrent le sol léger et sablonneux aux endroits où ils passèrent la journée ; mais il est peut-être d’une autre qualité dans l’intérieur du pays ; car, à l’aide de nos lunettes, nous aperçûmes du vaisseau une teinte rougeâtre sur les terrains qui s’élèvent. Les habitations des insulaires occupent les collines ; nous en remarquâmes deux ou trois qui étaient longues et spacieuses. On y rencontre des cochons ; et ses productions sont d’ailleurs les mêmes que celles de l’île que nous venions de quitter. Les habitans, auxquels nous montrâmes la position de Mangia, l’appelaient Oaouhavaraouah, nom qui diffère tellement de Mangia Nooe Nainaioua, que, selon toute apparence, Oaouhavaraouah est une troisième île.

« D’après les remarques qui précèdent, il paraît qu’Ouaïtiou sera peu utile aux vaisseaux qui auront besoin de rafraîchissemens, à moins qu’ils ne soient dans une nécessité absolue. Les naturels, connaissant aujourd’hui la valeur de quelques-unes de nos marchandises, on les déterminera peut-être à apporter des fruits et des cochons à un bâtiment qui louvoiera près de la côte, ou à des canots mouillés aux environs du récif, à l’exemple des nôtres. Je ne sais toutefois si on y trouvera de l’eau douce ; les naturels en offrirent à nos messieurs, il est vrai, dans des cocos ; mais ils dirent qu’elle venait de fort loin ; et il n’y en a, selon toute apparence, que dans une mare ou dans un