Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

douze pieds ; mais comme ce témoignage est trop vague, et qu’il n’est appuyé sur aucune autorité, nous ne le compterons pour rien. Il paraît donc que sur le continent d’Amérique, près du cap des Vierges, il y a une nation dont les individus sont d’une taille et d’une force extraordinaires ; qu’aucun d’eux n’a moins de cinq pieds dix pouces (d’Angleterre) ; que plusieurs ont plus de six pieds ; qu’un individu mesuré avait six pieds sept pouces, et même que, suivant Pigafetta, quelques-uns ont sept pieds quatre pouces. Dans l’intérieur de l’Amérique méridionale, on trouve des peuplades d’une taille encore plus haute que celle que mesura le capitaine Wallis ; car Falkner, qui passa plusieurs années au milieu de ces nations, dit que le grand cacique Cangapol, qui résidait à Huichin, sur le Rio-Negro, avait sept pieds quelques pouces de haut. Falkner, en se levant sur la pointe de ses pieds, ne pouvait pas lui toucher le sommet de la tête : il ajoute qu’il ne se souvient pas d’avoir vu un Indien qui eût un pouce ou deux de plus que Cangapol : le frère de ce cacique avait environ six pieds : ces deux frères étaient de la tribu des Puelches. Ces peuplades vont rarement sur les bords de la mer, ou aux environs du détroit de Magellan, et par conséquent elles sont peu connues des navigateurs qui touchent sur ces côtes. C’est un étrange phénomène pour nous que de voir toute une nation conserver une taille d’une grandeur si remarquable ; dans nos sociétés, un