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Des vents.

» Les changemens les plus remarquables dans notre atmosphère sont produits par les vents, dont l’histoire est encore très-imparfaite ; elle le sera encore long-temps, parce qu’on n’a pas rassemblé un assez grand nombre d’observations exactes, et parce que les hommes, étant portés à recueillir le plus tôt qu’ils peuvent le fruit de leurs travaux, ne se soucient point de préparer des matériaux dont la postérité seule doit faire usage. Dès qu’on a quelques faits, on commence à construire un système sur des conjectures, des soupçons, des expériences inexactes et douteuses.

» Pour éviter ce reproche, nous nous bornerons à l’énumératîon des faits, et nous laisserons aux autres les conséquences qu’il faut en tirer, ou du moins nous offrirons nos conjectures pour ce qu’elles sont.

» En dedans et près des tropiques, nous avons trouvé les vents réguliers, ainsi que les autres navigateurs l’avaient observé avant nous. Nous partîmes d’Angleterre au mois de juillet 1772, et au cap Finistère nous atteignîmes un vent de nord-est, qui nous porta à peu de degrés de la ligne, où vers la fin d’août nous eûmes de la pluie et un vent du sud-sud-ouest ou sud-ouest qui nous obligea de faire route au sud-est ou sud-est un quart est. Le 8 septembre, étant encore aux environs de l’équateur, le vent passa au sud ; mais en deux jours