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tour par un récif de corail qui, en quelques endroits, s’étend à deux milles du rivage. Elle est trop petite pour renfermer beaucoup d’habitans ; peut-être même que ceux qu’on aperçut venaient d’une île voisine pour pêcher des tortues ; car on en vit plusieurs près des récifs, et j’en ai donné le nom à l’île, Turtle island.

» Voyant les brisans courir dans le sud-ouest, et voulant m’assurer de toute leur étendue avant la nuit, je quittai l’île de la Tortue et fis voile pour les reconnaître. À deux heures nous découvrîmes qu’ils étaient occasionés par un banc de corail d’environ quatre à cinq lieues de circuit. Par la route que nous avions tenue, nous ne pûmes pas douter que ces brisans ne fussent les mêmes que ceux que nous avions vus le soir précédent. Ce banc de corail se découvre à la basse mer dans presque toutes ses parties ; il s’élève à près de quinze pieds au-dessus de la surface de l’eau ; les rochers, étroits à la base, s’élargissent au sommet. Je ne sais pas si un tremblement de terre les a poussés si haut au-dessus des flots, dans lesquels ils doivent avoir été formés, ou s’il faut assigner une autre cause à ce singulier phénomène.

» Près des bords de ce banc l’eau n’est pas profonde ; dans le milieu elle l’est beaucoup. En un mot, il ne manque à ce banc que des îlots pour le rendre exactement semblable à une de ces îles rases à demi-noyées, avec une